ODG beaujolais - beaujolais villages
Montée en gamme, contrôle interne et flavescence dorée

Charlotte Favarel
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Le 20 avril dernier, à la salle des Fresques de l’institut Vermorel à Villefranche-sur-Saône, se tenait l’assemblée générale de l’ODG beaujolais – beaujolais villages. L’occasion de faire le bilan de 2022, de présenter les avancées de la montée en gamme et du contrôle interne, ainsi que la mobilisation autour de la flavescence dorée. 

Montée en gamme, contrôle interne et flavescence dorée
Plusieurs enquêtes ont été lancées pour faire un état des lieux de l’appellation beaujolais villages. Crédits : ODG beaujolais - beaujolais villages

Plus d’une quarantaine de personnes étaient présentes le 20 avril dernier à l’institut Vermorel pour l’assemblée générale de l’ODG beaujolais – beaujolais villages. L’organisme a présenté un résultat positif pour l’exercice 2022. « On essaie de gérer au plus juste et de ne pas gaspiller, notait Jean-Pierre Rivière, président. En tant qu’ODG, nous avons des missions à mener. » 

Un marché plutôt stable

Concernant le marché des beaujolais et beaujolais villages, « on a anticipé le problème des récoltes de plus en plus fluctuantes à cause des aléas climatiques, éclaire le président. Il y a deux ans, nous avons fait le choix de basculer les cotisations de l’hl à l’ha de vignes ». Même si le vignoble a tendance à diminuer, cette solution permet de stabiliser les prévisions malgré des rendements en dents de scie. Pour 2022, l’encépagement reste stable, la récolte est plus faible mais correcte. David Ratignier, le vice-président de l’ODG, précise « que la vente directe progresse de 13 % par rapport à l’année passée. Elle surpasse les chiffres de 2021 mais aussi 2020 sans toutefois retrouver son niveau pré-Covid. »

Ce sont les contrats d’achats qui sont en recul de 11 %, avec les beaujolais nouveaux rouges qui perdent 16 % et les beaujolais villages nouveaux 2 %.

Transition du contrôle

Si l’Etat imposait de passer à 20 % de vignes contrôlées tous les ans, l’ODG beaujolais – beaujolais villages a décidé de transférer le contrôle en interne. « En restant avec Siqocert, ça allait nous couter beaucoup plus cher, regrette Jean-Pierre Rivière. C’est Evelyne Lacondemine qui le prend en charge. L’objectif est qu’on le mette en place comme il faut. Cette année, c’est l’année de roulage. Je pense qu’on peut être plus didactiques. »  Sur les 20 % validés par l’ODG, 4 % sont vérifiés par Siqocert. 

Pour l’année 2022, ce ne sont pas moins de 932 ha qui ont été visités, « entre le 26 juin et le 13 juillet sur 26 journées, grâce à l’implication de 4 permanents et quelques vignerons aidants », précise Evelyne Lacondemine, chargée de mission. Si 17 signalements en ressortent, les objectifs sont la communication et l’explication avec chaque vigneron. Pour cette saison, 982 ha devraient être visités et 63 contrôles de cuverie réalisés. 

« Il faut vraiment qu’on arrive à faire prendre conscience du problème » 

Depuis le 3 avril, les contrôles d’arrachages ont débuté dans le Beaujolais, l’occasion pour Evelyne Lacondemine d’informer les opérateurs que « cette année, certains inspecteurs se déplaceront en quad dans les vignes afin de gagner du temps sur les zones où le nombre de parcelles est important ». Avec 61 communes du Beaujolais touchées par ce fléau, « il faut vraiment qu’on arrive à faire prendre conscience du problème, insiste le président. Une grande majorité a pris au sérieux l’enjeu de la flavescence dorée, mais il y a toujours un travail de communication et de pédagogie à faire ».

Charlotte Favarel

Valorisation

Un état des lieux pour beaujolais villages

Partageant la même ambition de montée en gamme que ses voisins les crus, l’ODG beaujolais – beaujolais villages entreprend un état des lieux de l’appellation. Benjamin Caumont, chargé de mission de l’ODG revient sur 4 enquêtes entreprises.

« Depuis 2022, nous réfléchissons à faire un état des lieux de l’appellation beaujolais villages. On a commencé par une enquête commerciale, explique le chargé de mission. Nous avons interrogé une douzaine de directeurs commerciaux de gros domaines, de caves coopérative et des négociants… » L’intérêt dans cette enquête est de collecter le maximum de matière pour comprendre quelle valorisation peut être apportée aux beaujolais villages. Après la rencontre des domaines à grande échelle, au tour des viticulteurs négociants et petits négociants d’être interrogés. « Nous voulions savoir quelle vision avaient les viticulteurs et les négociants à petite échelle également. Nous en avons interrogé une douzaine pour savoir à quelle identité régionale on pouvait associer les beaujolais villages », explique Benjamin Caumont.

Le terme « villages », un atout

Et les structures ont une vision commune des beaujolais villages : « le terme villages est ressorti. Il marche énormément pour le commerce international, ce mot plait. Il y a un imaginaire collectif qui projette un clocher au milieu d’un village ».

Les cafés, hôtels et restaurants (CHR) ont également été interrogés. « On a rencontré une vingtaine de structures pour comparer l’impact de l’appellation entre Villefranche-sur-Saône et Lyon », détaille le chargé de mission.

Les consommateurs sont les prochains

En travaillant de concert avec une agence de communication, l’ODG beaujolais – beaujolais villages va bientôt lancer une enquête à destination des consommateurs. « Elle s’adresse aux consommateurs lambda, pas forcément issus du milieu viticole mais qui apprécient le vin. Le but de cette enquête est qu’elle serve d’outil de communication. Nous pensons faire un état des lieux hors territoires où des Bretons ou des sudistes pourraient répondre également. Ce serait un moyen d’apporter une méthodologie pour structurer la montée en gamme. » L’ODG va lancer l’enquête consommateur composée d’une dizaine de questions via Internet et les réseaux sociaux de plusieurs structures partenaires, « pour avoir un panel le plus large possible, issu de tous milieux et tous profils », précise Benjamin Caumont.

Le but de ces enquêtes étant de travailler sur un projet collectif et de développer la stratégie collective de vente pour créer une dynamique sur le territoire.