Le 24 janvier la communauté de communes des monts du Lyonnais (CCMDL) a invité Fabrice Pannekoucke, vice-président à l’agriculture de la Région Aura et Emmanuel Ferrand, vice-président en charge des fonds européens, à découvrir des initiatives portées ou aidées par la collectivité. L’occasion de conclure par un temps d’échanges sur plusieurs thématiques d’actualité. 

La Région invitée dans les monts du Lyonnais
La communauté de communes des monts du Lyonnais a invité la Région pour un tour des initiatives locales sur le territoire. ©CF/IAR

Le 24 janvier, Fabrice Pannekoucke, vice-président à l’agriculture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et Emmanuel Ferrand, vice-président en charge des fonds européens, ont été invités par la CCMDL à découvrir deux initiatives portées par la collectivité : premier arrêt chez les Vial.

La ferme Vial

Mathieu et Mickaël Vial sont installés aux Halles, le premier en vaches allaitantes et le second en vaches laitières sur la même exploitation familiale. Mickaël élève 60 vaches laitières et leur suite et livre 500 000 l de lait à Sodiaal. Il exploite également 54 ha de maïs, céréales et d’herbe. Et Mathieu élève 35 limousines et leur suite. Si chacun a choisi la filière qui lui ressemble et qu’il affectionne, les deux frères portent aussi des projets collectifs sur leur commune. Mickaël s’est engagé avec deux autres éleveurs dans un projet d’irrigation : « c’est un plan d’eau de 40 000 m3, qui a été compliqué à mettre en route avec toutes les contraintes et normes », témoigne-t-il, en parfaite résonance avec l’actualité. Si le projet de 700 000 euros d’investissement, subventionnés à 65 % est en bonne voie, tout n’a pas été simple, et l’éleveur l’explique bien en présence des élus régionaux : « plus on avance dans le projet, plus il y a de contraintes, C’est une sacrée charge mentale. Il y a un fort décalage entre le temps administratif et le temps agricole ». De son côté, Mathieu Vial s’est engagé dans une démarche collective avec l’association des éleveurs limousin du Rhône : « c’est une démarche collective lancée en 2012 pour vendre dans les grandes surfaces et en boucherie, on avait commencé avec Intermarché de Lamure-sur-Azergues. Aujourd’hui, nous sommes une quinzaine d’éleveurs dans l’association, ce sont environ 200 animaux qui sont abattus par an et répartis sur quatre magasins », détaille-t-il. Et cette organisation est saluée par Philippe Bonnier, agriculteur à Coise et vice-président de l'agriculture et de la foret à la CCMDL : « ce groupement d’éleveurs permet de donner des perspectives aux jeunes qui voudraient s’installer, grâce à cette organisation, c’est très vendeur ».

En plus de ces démarches, l’exploitation a installé des panneaux photovoltaïques en 2010 par le père de Mathieu et Mickaël, Raymond, avec 1800 m2 produisant 250 kwc. Et une seconde installation en 2015 de 700 m2 qui produit 100 kwc. L’occasion d’évoquer l’engagement du Département et de la chambre d’agriculture du Rhône avec Rhône Mégawatt, société qui développe l’énergie solaire sur le territoire. « Pour la production d’énergie, il faut que la profession identifie les terrains sur lesquels on peut mettre des panneaux, et ce, sous plusieurs conditions. Il faut que vous soyez maîtres du jeu dans la mise en œuvre et l’aménagement », ajoute Fabrice Pannekoucke.

La plateforme de déchets verts

Direction Haute Rivoire pour la visite de la plateforme collective de broyage de déchets verts. En 2021, la CCMDL, en collaboration avec ses partenaires, a élaboré une stratégie de valorisation de la ressource ligneuse. Cette mesure a permis de créer et financer la stratégie ainsi que les projets et investissements associés. La SICA SAS Carbone Avenir monts du Lyonnais a été créée en octobre 2022 pour assurer la gestion administrative et financière des plateformes. Elle rassemble différents associés et est gouvernée par un conseil d’administration, avec un agent de la CCMDL assurant la coordination. En termes de résultats, au cours du premier exercice de Carbone Avenir, 645 t ont été collectées sur les plateformes, soit une valorisation de 40 % de matière ligneuse supplémentaire par rapport aux déchèteries.

« On peut valoriser nos déchets verts et cela prend tout son sens car localement, nous sommes déficitaires en paille, et nous pouvons la remplacer par du broyat qui permet de stabiliser le carbone et d’augmenter le taux d’humus pour ainsi, retrouver une fertilité naturelle des sols », précise Mathieu Razy, éleveur dans les monts du Lyonnais. S’il avait pour habitude d’utiliser 130 t de paille par an, aujourd’hui « je n’en utilise que 30 t et en cinq ans, j’ajoute 1 point au taux d’humus ». Les 60 agriculteurs adhérents peuvent donc récupérer du broyat pour 4 € / m3. Que ce soit pour les litières, les couloirs de raclage ou la méthanisation, le broyat a prouvé son efficacité. La plateforme est ouverte aux professionnels et particuliers, en fonctionnant avec un cadenas à code, elle permet de ne pas limiter les professionnels à des horaires d’ouverture.

Un échange avec la Région

Direction Saint-Laurent-de-Chamousset pour échanger sur le foncier, le projet alimentaire territorial des monts du Lyonnais (PATMontLy). Le foncier d’exploitation présente une forte fragmentation, avec une part significative des exploitants agricoles en fermage. On observe une tendance à l’augmentation de la SAU moyenne par exploitation, mais la structure foncière des fermes à céder ne correspond pas aux projets des porteurs de projets, soulignant ainsi le besoin de restructuration et de redécoupage. La CCMDL envisage de déposer une candidature sur la mesure Feader de stratégie locale de développement dans le volet foncier. Une réflexion est également en cours pour déposer un dossier sur la mesure 104 : protéger collectivement le foncier. Concernant le PATMontLy, quatre enjeux : renforcer le capital nourricier du territoire, coopérer pour structurer les filières de la production à la consommation, faire de la restauration collective une priorité et augmenter la part de produits locaux dans les assiettes. De plus, quatre projets d’irrigation collective ont été discutés, avec la problématique des zones rouges qui en est ressortie.

Charlotte Favarel