Réglementation
Nouvelle règle d’étiquetage pour les boissons alcoolisées

Charlotte Favarel
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À partir du 8 décembre 2023, tous les vins produits devront répondre à la nouvelle réglementation en matière d’étiquetage : présenter ingrédients et informations nutritionnelles à partir de l’étiquette. Dans le Beaujolais, un outil on ne peut plus sérieux a été mis au point.

Nouvelle règle d’étiquetage pour les boissons alcoolisées
Le principe de la réforme a été voté en 2011. Ce n’est pas une nouvelle loi qui sort, c’est la fin d’une exemption dont bénéficiaient les boissons alcoolisées. © Pexels

À partir de demain, vendredi 8 décembre, les vins et boissons alcoolisées produits feront face à une nouvelle réglementation en matière d’étiquetage : l’affichage de la liste d’ingrédients et des informations nutritionnelles.

Après le corrigendum approuvé par le Parlement européen en juillet dernier, la Commission européenne a ajusté la portée juridique d’un acte délégué européen. Ce correctif précise que les vins produits (et non plus étiquetés) avant le 8 décembre 2023 sont dispensés de l’obligation de communiquer leurs informations nutritionnelles et leur liste d’ingrédients. Par conséquent, les vins produits lors du millésime 2023 et ceux provenant de vendanges antérieures ne sont pas tenus de se conformer au nouveau cadre d’étiquetage.

Une application conforme à la réglementation

Pour garantir l’accès à une application 100 % conforme à la réglementation européenne de l’étiquetage, la commission commerciale viticole (CCV) a développé Viniscan. Un outil qui permet aux opérateurs de générer des QR codes et qui « prend en compte la RGPD, avec une sécurité maximale contre le risque de piratage et assure la pérennité dans le temps des informations destinées aux consommateurs, le tout, au prix le plus juste », précise Gilles Gouttenoire, directeur de la CCV. Avec les dernières lignes directrices publiées récemment, la CCV anticipe la rigueur : « nous sommes encore en échange avec les fraudes françaises et le QR code nominera, comme demandé, les trois données que sont les ingrédients, les informations nutritionnelles et la recyclabilité ».

Utilisé aujourd’hui par des vignerons de toute la France, Viniscan a été élaboré en partenariat avec différents vignobles : le Beaujolais, la Champagne et le Languedoc. Et les parties prenantes ont bien anticipé : « on raisonne QR code pour les consommateurs mais aussi pour tous les vins vendus en vrac. Le document administratif électronique intègre les ingrédients et informations nutritionnelles, l’opérateur qui vend en vrac devra transmettre les données de traçabilité. On travaille dessus avec une rubrique qui génère ces informations obligatoires qu’il pourra télécharger et intégrer ou envoyer par mail », précise Gilles Gouttenoire.

Le souci de la rigueur

« Notre argument est de dire : on n’est pas content de l’abrogation de cette exaction mais on le savait, on a quand même obtenu que ce soit dématérialisé. Donc soyons à la hauteur du cadeau sinon ce sera l’étiquetage physique pour tout le monde… » La CCV anime la plateforme pour d’autres vignobles, « nous sommes toutes solidaires entre régions viticoles. Certains élus du Beaujolais sont impliqués pour la filière viticole française qui doit se serrer les coudes ».

Pour l’heure, Viniscan se veut un outil accessible à tous et sérieux. « Les vignerons peuvent créer leur QR codes dès maintenant et payer seulement après leur récolte 2024 pour la mise en marché pour que les informations soient lisibles. » Pour 150 € par an, le nombre de QR codes est illimité.

Charlotte Favarel

Interface lors du flash des Qr codes de l'outil Viniscan. ©CCV