Coteaux-du-lyonnais
Les bons côtés de la récolte mécanique

Emmanuelle Perrussel
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Environ la moitié des surfaces de la petite appellation proche de Lyon sont vendangées à la machine. Témoignage de Frédéric Bernard du domaine Condamin Bernard à Taluyers.

Les bons côtés de la récolte mécanique

Le domaine Condamin Bernard à Taluyers, qui produit des vins rouges, blancs et rosés sur 12 ha, fait partie de ceux qui utilisent la machine à vendanger depuis plusieurs années. « Je ne saurais dire exactement depuis quand le domaine ne vendange plus à la main, environ quinze ans partiellement, d’abord pour les chardonnays avant de passer aux rouges. Cela doit faire dix ans que nous vendangeons exclusivement à la machine », retrace Frédéric Bernard.

La machine utilisée est celle de la Cuma des Cassis qui récolte les petites baies en juin et juillet sur le secteur avant de rejoindre les vignes des coteaux-du-lyonnais. « Nous sommes 4 à 5 vignerons à utiliser cette automotrice. Équipée récemment d’un égrappoir, elle est très performante et nous la maîtrisons bien », ajoute le viticulteur.

« Rien à redire au niveau qualitatif »

D’après lui, la liste des avantages de la récolte mécanique est longue. « Au niveau qualitatif, il n’y a rien à redire. Par exemple, les années où la grêle a sévi sur l’appellation, la machine ne récolte que les baies en bon état. Celles qui ont séché restent sur la grappe, grâce au système de vibration qui permet de ramasser seulement les fruits murs. C’est la même chose avec la pourriture, si la machine est bien réglée, les baies abimées ne sont pas récoltées. C’est un tri beaucoup plus précis que celui qui serait fait par un vendangeur. Par ailleurs, avec le changement climatique, il est de plus en plus fréquent de vendanger par des températures élevées. Avec la machine, on peut facilement récolter la nuit. Au niveau économique, la vendange mécanique coûte environ 500 à 550 € / ha. Pour 1 ha, il faut environ 20 vendangeurs à 11 € par heure, à raison de huit heures par jour, sans compter les charges. Le calcul est vite fait ! »

Frédéric Bernard note toutefois quelques inconvénients : « on perd la convivialité de la période des vendanges, qui est aussi faite de rencontres et de rigolades. De plus, il faut parfois attendre son tour puisque l’on partage la machine entre plusieurs vignerons adhérents de la Cuma. On peut aussi noter que la machine consomme du carburant ; elle est lourde et peut tasser les sols, notamment en cas de pluie… ».

La machine est, selon le vigneron, utilisée pour environ la moitié des surfaces de la plus lyonnaise des appellations, un chiffre qui reste stable. « Contrairement à d’autres vignobles, nous n’avons pas eu besoin de procéder à d’importantes adaptations pour adopter ce procédé de récolte. Nos vignes sont en général larges, hautes, palissées en cordons ou en guyot. Et à l’époque de l’écriture du cahier des charges de l’appellation, Pierre Jomard, le président de l’époque avait fait en sorte que soient mentionnée la possibilité ou non de vendanger en grappes entières, ce qui permet d’avoir le choix du mode de récolte. »