Substituts protéiques
Ils resteront des niches jusqu’en 2035

Emmanuelle Perrussel
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Bien que les marchés de substituts protéines de la viande, du lait et des produits laitiers soient en forte expansion durant les prochaines années, les quantités consommées resteront en proportion en-dessous des 10 % de la consommation, selon une étude de Rabobank. 

 

 

Ils resteront des niches jusqu’en 2035

Selon les experts de la banque spécialisée, la consommation de substituts de la viande va progresser entre 2020 et 2035 de 3,5 % de la consommation à 4 % par an dans l’Union européenne.  Leur volume était estimé à 214 000 tonnes (t) en 2020 pour atteindre à 1,5 million t (Mt) en 2035.

Dans les années qui viennent cette croissance sera surtout celle des imitations de viandes à partir de végétaux. La demande augmentera surtout dans le transport aérien et la restauration rapide. Plus tard, des viandes imitant le muscle comme les filets de poulets ou les steaks pourraient arriver sur les marchés.

Au-delà de 2026 d’autres sources de substituts pourront apparaître comme des protéines fermentées, des insectes, du poisson in vitro. Mais un facteur important restera l’acceptation du consommateur. Pour assurer la croissance de ces alternatives à la viande, il faudra 600 000 ha de céréales d’oléagineux, et de protéagineux, en plus, selon les experts de Rabobank.

Pour les produits laitiers Rabobank situe les alternatives à 1,5 M t en 2020. Ce volume passerait jusqu’en 2035 à près de 4,4 M t, soit une augmentation moyenne de 7 à 8 % par an. La consommation de lait frais en UE diminuerait de 0,7 % par an jusqu’en 2035 à cause de modifications dans les préférences de consommation et de la démographie.

Mais dans le secteur des yaourts, crèmes glacées et fromages, malgré l’apparition de produits alternatifs, les vrais produits laitiers continueront de progresser, notamment dans la restauration hors foyer ainsi que dans le Sud et l’Est européen. Néanmoins pour produire ces substituts végétaux, il faudra mobiliser 500 000 ha de céréales, d’oléagineux et de protéagineux supplémentaires, estime Rabobank.