Arboriculteurs
Solutions alternatives obligatoires

Françoise Thomas
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L’assemblée générale des Arboriculteurs de la région de Bessenay (ARB) s’est déroulée début février à Saint-Julien-sur-Bibost. La problématique drosophile suzukii y a largement été abordée.

Solutions alternatives obligatoires
La situation climatique a bien évidemment été abordée, notamment en dressant un bilan général des volumes de fruits ramassés en 2022. Noémie Darloy et Christophe Gratadour de la chambre d’agriculture aux côtés de Franck Chaverot, Aurélien Gayet et Jérôme Prothière de l’ARB.

Sans surprise, les thématiques phares abordées lors de l’assemblée générale des Arboriculteurs de la région de Bessenay (ARB) ont été la situation climatique, la problématique drosophile et le plan fruits 2023-2026.

Franck Chaverot, le secrétaire général de l’association a rappelé qu’en début de saison dernière « il y avait un fort potentiel de tonnage », puis que, compte tenu des épisodes répétés de canicules et de la sécheresse générale de l’été 2022, « la situation était très hétérogène en fin de campagne : les vergers irrigués ont pu être sauvés », les autres ont subi les conséquences des excès de chaleur et du manque d’eau.

À noter malgré tout que parmi les fruits, « la mirabelle a par exemple présenté des calibres très hétérogènes, a marqué la différence vergers irrigués/ non irrigués, mais qu’elle a globalement bien tenu ce qui a été une bonne surprise ».

Que ce soit pour les cerises, les mirabelles et autres, il a été rappelé que le travail de recherche variétal se poursuit, notamment du côté du verger expérimental de Saint-Laurent d’Agny : « sur les porte-greffes notamment, des éléments sont toujours à confirmer » et en matière d’irrigation, les pratiques demandent elles aussi à « être optimisées ».

En matière d’irrigation collective, quatre secteurs sont partiellement ou totalement sécurisés. « Nous avons déjà protégés 88 ha ce qui représentent 90 000 m3 à raison d’un coût de 0,37 € le m3 ». Une nouvelle tranche d’installation a été initiée en ce début 2023, visant la sécurisation de 53 ha supplémentaires.

Eau et phosmet

La problématique eau a par ailleurs été abordée en référence aux projets de retenues collinaires. Au moment de cette assemblée générale, les violents incidents autour de la méga bassine de Sainte Soline dans les Deux-Sèvres n’avaient pas encore eu lieu, mais déjà les arboriculteurs faisaient état de leur inquiétude par rapport à l’accueil dans l’opinion publique de ce type de projets. « Nous sommes très questionnés  sur les bassines, hors nous sommes aussi tous concernés par ces retenues collinaires, a rappelé l’un d’eux. Nous avons besoin d’eau pour pérenniser l’agriculture et l’arboriculture, nous faisons des efforts en matière d’économie d’eau mais nous avons encore toujours à nous justifier ».

Les professionnels réunis comptaient poursuivre leur sollicitation auprès des députés, « eux sont décideurs », sachant déjà pouvoir compter sur le soutien du Département engagé dans un état des lieux des retenues d’eau existantes et de leur usage.

Un soutien sollicité et attendu également sur la problématique drosophile suzukii, alors que plusieurs parlementaires, partout en France, dont la députée Nathalie Serre présente à cette AG, ont déjà relayé leur appel à « pas d’interdiction sans solution ». L’utilisation du phosmet, le dernier insecticide encore efficace sur le moucheron, a été interdit à l’automne dernier laissant les professionnels dans l’impasse.

Face à cette décision, tombée comme un couperet, les arboriculteurs rhodaniens se sont greffés à une mobilisation le 16 janvier dernier portée par leurs collègues de l’Ardèche à Tournon-sur-Rhône*. En parallèle, ils ne restent pas sans agir, et se tiennent informés sur des essais réalisés en Italie avec des produits systémiques « mais qui ne s’avèrent pas efficaces ». Ils poursuivent par ailleurs la mise en place de filets sur les vergers. « Nous avons besoin de trouver des alternatives à la drosophile, les filets de protection ne peuvent pas être la seule solution », a rappelé Aurélien Gayet, le président d’ARB.

L’arrivée de la nouvelle conseillère arboriculture à la chambre d’agriculture a été rappelée : Noémie Darloy est en poste depuis juin 2022. C’est elle qui s’est chargée de parler du plan fruits 2023-2026 dont les grandes lignes ont été données dans notre édition du 9 mars.