Main-d’œuvre
Logés et motivés !

Emmanuelle Perrussel
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Des viticulteurs font le choix de loger leur troupe de vendangeurs sur leur exploitation. Ce qui est de plus en plus rare. C’est le cas de Jérémy Gauthier, producteur de beaujolais et beaujolais villages à Blacé et coopérateur à la cave de Saint-Julien.

Logés et motivés !

Jérémy Gauthier s’est lancé dans l’aventure en 2006, lorsqu’il reprend un domaine viticole puis celui de ses parents à leur départ à la retraite. Il cultive 19 ha de vignes en appellation beaujolais et beaujolais villages qu’il livre à la cave coopérative de Saint Julien.

À l’heure de la récolte, il fait appel à une vingtaine de vendangeurs. Depuis au moins huit ans, son équipe arrive de Pologne. « Auparavant, nous diffusions des annonces pour recruter des vendangeurs sur le territoire national, c’était compliqué de trouver des candidats et jusqu’au dernier moment, on n’était pas sûr qu’ils viennent tous », indique Jérémy. Après un certain nombre de déboires, l’opportunité s’est présentée de faire appel à de la main-d’œuvre étrangère et un membre de la famille de Jérémy a justement des liens avec la Pologne. « Cette équipe se compose de plusieurs personnes qui reviennent chaque année. En général, les vendanges durent une quinzaine de jours chez moi et ensuite, on essaie de leur trouver au moins une semaine de vendanges supplémentaire sur le secteur », détaille-t-il.

Un casse-croûte apprécié

Les travailleurs polonais sont logés sur le domaine du jeune viticulteur. « Mes parents logeaient déjà de la main-d’œuvre. En revanche, depuis plusieurs années, nous leur laissons à disposition la cuisine et le réfectoire. Le repas n’est plus préparé par nos soins, c’est trop contraignant. Nous avons toutefois conservé le casse-croûte du matin », poursuit Jérémy.

Celui-ci dispose de l’espace nécessaire pour pouvoir respecter la réglementation en vigueur sur le logement des travailleurs saisonniers et les mesures sanitaires en lien avec la Covid-19. « Nous avons dû revoir la disposition des dortoirs : pas de lits superposés et au moins 1 m de distance entre chaque personne », ajoute-t-il.

Le fait de loger sa main-d’œuvre revêt plusieurs avantages selon Jérémy : « on a la chance d’avoir des vendangeurs fidèles sur qui on peut compter. Ils sont sur place et apprécie qu’on leur offre le casse-croûte du matin et le pain. S’ils le souhaitent, ils peuvent se servir dans le potager de mon père pour cuisiner. Ils se sentent valorisés, la preuve une majorité reviennent et on commence à se connaître, ce qui fait régner une certaine convivialité ! ».