Vendanges 2020
Spécial vendanges : Focus sur le changement climatique

Marie-Cécile Seigle-Buyat
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La saison 2020, marquée par la précocité des différents stades phénologiques et de la récolte, appuie encore l’idée réelle d’un réchauffement climatique, thème de notre dossier Spécial vendanges 2020.

Spécial vendanges : Focus sur le changement climatique

Si cette année, la crise de la Covid-19 et ses impacts sur le déroulement des vendanges inquiètent les opérateurs qui n’ont pas besoin de cette charge supplémentaire, le changement climatique  préoccupe progressivement les esprits de tous, y compris ceux des spécialistes du monde vitivinicole. Pourtant, ce réchauffement climatique dont tout le monde parle n’est pas récent. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), la quantité de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère a doublé depuis les années 1970, provoquant un réchauffement global à la surface de la Terre de 0,82 °C. Et selon les projections des spécialistes, les modèles climatiques simulent une augmentation
globale de 1 à 3,7 °C pour la fin du XXIe siècle.

2020, l’illustration parfaite

En attendant, la saison 2020 illustre cette tendance, avec un débourrement moyen au 31 mars, bien loin de la moyenne des campagnes de 1993 à 2020 (7 avril). Et les stades phénologiques qui ont suivi (début floraison, fin floraison) confirment cette précocité (entre dix et douze jours d’avance sur la moyenne). Depuis 1970, les différents bans techniques matérialisent aussi cette période de vendanges qui tend à se dérouler durant le mois d’août, même si de 2009 à 2020, autant de campagnes ont démarré au mois d’août qu’en septembre. Néanmoins, un nouveau virage de précocité a été pris depuis 2015, avec quatre débuts de campagne en août. Forcément, ça marque les esprits…

Des pistes d’adaptation à approfondir

L’adaptation au réchauffement climatique. Voilà justement l’enjeu majeur de la profession vitivinicole dans les années à venir. En France, la réflexion est en cours. En 2017, un groupe national dédié au changement climatique et présidé par Bernard Angelras, viticulteur dans les Costières de Nîmes (Gard) et président de la Commission Environnement de l’INAO et de l’IFV, a démarré ses travaux sur le sujet. L’année suivante, les comités nationaux de l’Inao et du Conseil spécialisé de FranceAgriMer ont validé le principe d’une stratégie nationale de la filière viticole, élaborée sur la base de propositions d’actions collectées en région par le programme LACCAVE. C’est justement à l’échelle des vignobles que des pistes de travail émergent, avec pour certaines un potentiel intéressant. Mais comme souvent, leur mise en place dépendra d’une prise de décisions fortes sur le plan politique. Parmi les pistes étudiées, on pense au matériel végétal, au mode de conduite de la vigne ou encore à l’irrigation, des sujets abordés dans ce Spécial vendanges et qui continueront à faire l’objet d’expérimentations dans les mois et les années à venir. En attendant, place aux vendanges…

David Duvernay

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