Fourrage
Maïs : ensiler ou attendre

Marie-Cécile Seigle-Buyat
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Les conditions climatiques de ces dernières semaines font souffrir les maïs. Il est impératif de surveiller attentivement ses parcelles de maïs pour savoir quand ensiler. Quelques éléments pour accompagner les éleveurs dans leurs choix.

Maïs : ensiler ou attendre

Depuis la fin du mois de juin, très peu de pluie est tombée sur le département et les températures caniculaires de ce début du mois d’août mettent à mal certaines parcelles de maïs. S’il n’y a aucun besoin de s’affoler, les éleveurs doivent impérativement bien surveiller leurs parcelles pour savoir quand ensiler. « Ils ne doivent pas hésiter à se rendre dans leurs parcelles pour observer leur maïs », note Patrice Dubois de Rhône Conseil élevage. Ainsi, pour être certain d’ensiler au bon moment, il est primordial de savoir reconnaître les signes. Mais avant toute chose, dans un article paru sur le site Internet de la Fidocl, Jean-Philippe Goron d’Ardèche, Drôme, Isère Conseil élevage rappelle : « qu’en conditions normales de végétation, le rendement double entre le stade « floraison » et « 32 % MS plante entière » du fait de l’accumulation de réserves dans les grains. La bonne fécondation est donc un élément primordial à observer, à mettre en parallèle avec l’importance du dessèchement de l’appareil végétatif ».

Le maïs est desséché

Le maïs est desséché

Si le maïs est desséché, de petite taille, les feuilles de base sont jaunies, les feuilles du sommet sont flétries en permanence de couleur vert-pâle bleutée, il doit être récolté. flétrie, l’espoir de reprise est néant, dans ce cas, ensilez sans attendre.
Les feuilles sont tordues et ne reverdissent pas la nuit.
• La fécondation est à peine débutée sans présence de fleurs femelles.
• Les plantes mesurent 1 m à 1,2 m de haut en moyenne.
Il faut profiter du stade jeune de la plante pour récolter de la cellulose digestible. Attendre risque d’entraîner une baisse de la valeur alimentaire et de l’appétence. Ce fourrage pourra être ensilé à moindre frais en taupinière. À voir pour alimenter des génisses. Le rendement sera de moins de 50 % de votre objectif. Ces maïs dits secs ont souvent une matière sèche inférieure à 30 %. Des écoulements de jus sont à prévoir.
Comment surveiller ses maïs ?
À l’occasion d’une pluie (même fine) ou d’une forte rosée, il est temps d’apprécier l’état de son maïs. Si les feuilles se redressent et se déroulent, le maïs peut repartir. En revanche, si la plante reste
Attention : certains herbicides interdisent toute consommation animale avant 60 à 90 jours d’attente. Si les délais ne sont pas respectés, il peut y avoir des conséquences sur la santé animale. Renseignez-vous auprès de vos fournisseurs.

Le maïs est encore vert et en floraison

Le maïs est encore vert et en floraison

Si le maïs est encore vert et en floraison, que les feuilles s’enroulent, c’est qu’il souffre. Il est primordial de bien le surveiller. Les feuilles montrent des signes de lutte contre le dessèchement dans la journée et reverdissent la nuit.
• La fécondation est débutée, de façon hétérogène et plus ou moins avancée selon les plantes.
Il est possible d’attendre la fin complète de la floraison pour juger de la fécondation. Elle s’observe une fois que les soies commencent à se dessécher.
Si la parcelle est à moins de 30 % d’épi fécondés, vous pouvez récolter sans attendre, pour profiter de l’énergie sous forme de cellulose et de la digestibilité de plantes jeunes. La plante ne se développera plus en volume, le peu de grains formé et donc de l’amidon se fera au détriment de la digestibilité de la plante entière. Cette récolte précoce peut aussi permettre de libérer plus rapidement la parcelle et envisager une culture dérobée pour l’automne (exemple RGI-trèfle violet).
Si la parcelle est à plus de 30 % d’épi fécondés, surveillez le remplissage du grain et l’état des feuilles.
Avec une fécondation correcte vous pouvez opter pour une récolte plus tardive et laisser les grains se remplir. Si la pluie n’arrive pas et que les feuilles jaunissent au niveau de l’épi, il faut ensiler rapidement pour ne pas perdre trop de digestibilité. La matière sèche sera élevée, donc attention à la qualité de coupe bien nette. Bien tasser bien sûr.

Le maïs est vert...

Si le maïs est vert, ses feuilles sont étalées et les premières fleurs apparaissent, il est encore temps d’attendre.
Il est urgent d’attendre ! Ce sont les situations qui n’ont pas beaucoup souffert du sec. Le retour des pluies pourrait permettre une croissance normale et une fécondation correcte des maïs
La décision d’ensiler s’avère plus délicate pour les parcelles comportant des zones sèches et des zones toujours vertes. Dans ces situations, c’est finalement le ratio entre la surface desséchée (dont le rendement n’augmentera pas) et la surface encore verte (dont on peut encore attendre quelque chose) qui doit guider la décision. La connaissance des potentiels de vos parcelles est primordiale! « Aujourd’hui (NDLR : vendredi 31 juillet), dans le Rhône l’essentiel des maïs ensilage sont à surveiller. Toutefois, les choses avancent très vite. Il faut être vigilant. En milieu de semaine prochaine, nous réaliseront des mesures de matière sèche sur certains maïs et informerons les éleveurs sur notre page Facebook Rhône Conseil élevage », souligne Patrice Dubois.


Source : Jean-Philippe Goron, Ardèche Drôme Isère Conseil Élevage, article paru sur le site Internet de la Fidocl le 1er août

Julien Gacon de Rhône Conseil élevage a procédé à des relevé de matière sèche sur le secteur de Tarare. "Il y a d'importants écarts en termes de rendements, de matière sèche, de valeur...", a-t-il noté. Les résultats de matière sèche ci-dessous.