FDSEA
Comme un air de rentrée syndicale

David Duvernay
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Devant la presse, à Morancé, la FDSEA a fait le point sur les principales préoccupations des filières.

Comme un air de rentrée syndicale

À Morancé, dans le Beaujolais, au domaine de La Croix de l’Ange (Mathieu Sacquin), la FDSEA a effectué sa rentrée syndicale, en présence de Gérard Bazin, président de la chambre d’agriculture, du Département du Rhône, représenté par son président Christophe Guilloteau, et sa vice-présidente en charge de l’agriculture, Colette Darphin, mais aussi de Claire Peigné, présidente de l’Association des maires du Rhône et de la Métropole de Lyon et des présidents d’intercommunalités.

Devant quelques journalistes, le président Pascal Girin est revenu sur l’actualité agricole du Rhône, et notamment sur les principales problématiques auxquelles plusieurs filières sont confrontées, parmi lesquelles la surtransposition des règles françaises par rapport au contexte européen. "Nous sommes confrontés à une concurrence déloyale par rapport aux produits d’importation. Il faut arrêter cette surenchère de la réglementation. Nous sommes prêts à faire des efforts mais tout cela a un prix. Nous devons vivre de la vente de nos produits", a-t-il déclaré.

Pascal Girin, président de la FDSEA du Rhône.

"Les évolutions climatiques, on ne les ignore pas"

Autre inquiétude, la sécheresse et plus globalement l’évolution climatique. « Nous modifions nos méthodes de production mais nous devons être accompagnés par les Pouvoirs publics », a ajouté Pascal Girin. Christophe Guilloteau estime que le Département a déjà fait "beaucoup pour la ressource en eau pour la sauvegarde de l’agriculture. Mais tout seul, on ne pourra pas faire plus". Dans son viseur, la Région Auvergne – Rhône-Alpes mais aussi la Métropole de Lyon. "L’agriculture en aura besoin si la France veut garder une souveraineté alimentaire", a enchaîné le président de la FDSEA. Impression partagée par son homologue à la chambre d’agriculture du Rhône. "L’agriculture est le secteur le plus touché par ses évolutions climatiques. On ne les ignore pas et on sait qu’elles vont être durables. L’irrigation est une réponse mais ce n’est pas la seule. Les agriculteurs travaillent sur de nouvelles pratiques agricoles, de nouvelles variétés. C’est un travail de fond. Et le soutien du Département et des autres collectivités est important. Les outils sont à mettre en place dès aujourd’hui. Car si les agriculteurs disparaissent du territoire, ils ne reviendront pas".

Gérard Bazin a également fait le lien avec l’alimentation de proximité, avec la nécessité de "mettre en place, ensemble, une organisation factuelle et pragmatique. Près de 5 % de l’alimentation des Lyonnais est produite dans le Rhône. On a donc des marges très importantes. Mais il faut la volonté de le faire et trouver les moyens financiers pour que chacun soit gagnant. Il faut aussi qu’on soit capable de donner aux agriculteurs des perspectives d’avenir".

Viticulture / « 2020 restera dans les mémoires »
Des grappes de gamay ont souffert de la sécheresse comme ici à Morancé en appellation beaujolais.

Viticulture / « 2020 restera dans les mémoires »

Lors de ce point presse effectué en plein cœur du Beaujolais, et alors que les vendanges se terminent progressivement, Pierre-Valéry Brossette, viticulteur à Theizé et président de la section viticole de la FDSEA, est également revenu sur une saison 2020 « difficile et qui restera dans les mémoires ». Il évoque la taxe Trump, « un dommage dont nous n'avons aucune responsabilité mais nous en payons les conséquences : - 35% des exportations aux USA à fin juin ». Ensuite, la Covid-19 qui a « bouleversé notre mode de vie et a fortement impacté le commerce avec la fermeture des restaurants, des cafés, des réceptions familiales et l’annulation des salons annulés. À ce jour, nous n'en voyons pas la fin ».

Pierre-Valéry Brossette a établi un premier de la récolte 2020, « prometteuse, précoce et exempte de maladies grâce à un climat sain », jusqu’à ce que la sécheresse impacte ce beau potentiel. «Les jeunes plants et les terrains légers commencent à souffrir. Le manque de pluie suivi d'épisodes de forte sécheresse, accompagnés parfois par un vent du sud ont entraîné une sécheresse des sols et un flétrissement des raisins dans de nombreuses parcelles. Par endroit, les raisins sont grillés et secs. Cela entraînera des pertes de récolte et de fonds dont nous ne mesurons pas encore l'importance. Certes, Il y aura de belles cuvées mais la quantité sera faible. La trésorerie des exploitations avait déjà été tendue en 2019 et 2020 ne va rien arranger», a-t-il développé.