L'année qui s'écoule semble marquée par une succession de crises sanitaires qui ne laissent aucun répit aux agriculteurs. Après un été difficile, où les cultures ont dû affronter des ravageurs comme la drosophile et le mildiou, c'est désormais au tour de l'élevage d'être frappé par une situation critique. La fièvre catarrhale ovine (FCO) ravage les troupeaux, provoquant une détresse croissante chez les éleveurs. Ces fléaux, pourtant prévisibles, auraient pu et dû être anticipés. La situation actuelle dans le Rhône n’est que le miroir de celle observée l’an passé dans le Sud-Ouest.
L’absence d’anticipation devient insupportable. Le mot "prévention" semble avoir disparu du vocabulaire de l'État, alors que les signaux d'alerte étaient clairs. Aujourd'hui, ce ne sont plus seulement des cas isolés de décapitalisation qui nous inquiètent, mais bien la mortalité accrue des animaux et les pertes de production. Que restera-t-il du cheptel ovin après cet épisode désastreux ? Comment les éleveurs, déjà économiquement fragilisés, pourront-ils continuer dans ces conditions ?
Face à ce drame, des mesures concrètes et immédiates sont indispensables pour sauver nos éleveurs. Leurs morales s'effondrent, et leur situation économique devient insoutenable. Les syndicats comme la FNSEA, la FNB et la FNPL ne cessent de réclamer des doses de vaccins gratuites pour protéger le bétail sur tout le territoire national. Mais les réponses des pouvoirs publics tardent à venir.
Les éleveurs doivent être soutenus et accompagnés dans cette crise. Il est essentiel qu’ils déclarent leur exploitation comme "foyer" en cas de contamination pour bénéficier de la couverture des pertes indirectes. L'État doit prendre ses responsabilités, compenser les pertes subies et garantir un avenir à cette filière vitale pour notre pays.
Parallèlement, les accords interétatiques assurent une fluidité des marchés, mais cela reste insuffisant. Des marges de manœuvre doivent encore être explorées, notamment pour organiser la vente des veaux laitiers, car trop souvent, les éleveurs sont considérés comme la variable d’ajustement d’un marché qui les délaisse.
Alors que s’ouvre le Sommet de l’Élevage, ne perdons pas de vue la fierté qui nous anime. Nous avons un métier dur, exigeant, mais ô combien gratifiant. L’élevage fait vivre des milliers de familles et façonne nos territoires. Si l’élevage venait à disparaître, combien de fermes, combien de commerces plieraient boutique avec lui ?
La situation est grave, mais elle n’est pas sans espoir. En soutenant nos éleveurs, nous soutenons toute une économie locale, un savoir-faire précieux et un avenir pour nos campagnes. Plus que jamais, il est temps de se mobiliser et de faire bloc. Ensemble, nous pouvons surmonter cette épreuve.