Est lyonnais
Éleveur périurbain

Emmanuelle Perrussel
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Jérôme Grimond a rejoint l’EARL du Bon accueil à Genas en 2017. Parmi les rares éleveurs de la plaine de l’Est lyonnais, il donne un aperçu des contraintes et des atouts d’être aussi près de la ville.

Éleveur périurbain

après son bac pro conduite et gestion d‘une entreprise agricole (CGEA), Jérôme a suivi le parcours à l’installation de la chambre d’agriculture avant de rejoindre son père Sylvain et sa tante Joëlle en 2017, déjà associés. L’EARL du Bon accueil élève une trentaine de vaches laitières de races montbéliardes et simmentals plus une vingtaine de génisses et de veaux. La production laitière est transformée pour une large part à la ferme. « Lorsque je me suis installé, on produisait 130 000 l par an et on en transformait 90 000 l. Aujourd’hui, sur 150 000 l produits, on transforme 130 000 », précise Jérôme.

La vente directe, une solution

Le choix de vendre en direct s’est donc un peu plus confirmé ces dernières années. Les associés proposent une large de gamme de fromages. Ils proposent par ailleurs des yaourts et des crèmes dessert à la vanille, au chocolat et au café. Les clients peuvent venir s’approvisionner à la ferme chaque soir de 18 h 30 à 19 h 30, sauf le vendredi de 16 h à 19 h 30 ou sur l’un des deux marchés hebdomadaires (Genas et Villeurbanne) ou à l’une des 2 Ruches qui dit oui (Villeurbanne et Genas). Les Grimond livrent aussi quelques restaurants et traiteurs, des fromageries et une boulangerie pâtisserie.

Leurs 52 ha se répartissent entre du blé, du maïs ensilage, du maïs grain, du soja, du triticale, de la luzerne, du colza et des prairies. Certaines grandes cultures sont vendues au négoce : blé, colza, une partie des maïs et des triticales. « On s’oriente de plus en plus vers des techniques culturales simplifiées : on ne laboure plus que derrière les maïs », précise Jérôme.

Les inconvénients de la ville

Les associés de l’EARL du Bon accueil figurent parmi les rares éleveurs du secteur. Ce qui revêt des avantages non négligeables pour écouler la production. En revanche, cette situation géographique au à la porte d’un important bassin de consommation a aussi ses inconvénients. « Le foncier n’est pas facile à gérer. Entre les maisons qui poussent un peu partout et les projets d’extension de l’aéroport, on a heureusement la chance d’avoir un maire qui reste sensible à l’esprit rural de Genas », souligne Jérôme. À cela s’ajoute bien entendu la démographie agricole qui ne va pas le bon sens. « Nous sommes 17 exploitants dont 3 éleveurs sur la commune, la moyenne d’âge est élevée donc sur les prochaines années, il y aura plus de départ à la retraite que de nouvelles installations. Nos fermes sont amenées à grandir, dès lors qu’une opportunité de reprendre des terres s’offrent à nous. »

Et l’agriculteur en a assez des critiques à l’encontre du monde agricole. « Le fait d’être en zone périurbaine n’est pas toujours simple car les gens choisissent de venir s’installer à la campagne : ils veulent voir des vaches courir dans un pré mais en revanche, si l’on épand du lisier sur nos cultures, c’est un drame, à cause des mauvaises odeurs ! On était bien vu pendant le confinement, mais dès que l’activité a repris, la plupart des consommateurs ont repris leurs mauvaises habitudes », regrette Jérôme qui profite cependant de ce contact direct avec les consommateurs pour répondre à leurs questions et jouer la transparence sur les pratiques agricoles d’aujourd’hui.