Concours

Les grands vins sous les projecteurs

Presque deux semaines après le concours international du gamay, l’équipe d’Armonia remet le (cou)verre avec celui des grands vins du beaujolais. Une vingtaine de personnes de l’équipe organisatrice étaient présentes le 26 janvier, dès 9 h, pour accueillir les 152 dégustateurs.

Un millésime 2022 combattif et solaire

Ce ne sont pas moins de 654 échantillons qui ont été dégustés entre les 38 tables de jurys. Minutieusement dressées avec l’apparat habituel des concours, on retrouvait sur les tables eau, pain, stylos et un crachoir par personne. « Cette année, nous avons eu une grande demande pour le concours, si bien qu’il a fallu inscrire des personnes sur liste d’attente, confiait Victor Gomez, directeur d’Armonia. Le nombre d’échantillons se trouve stable par rapport à d’autres années. Bien sûr, on en a moins qu’en 2014 et 2020. »

Dès 9 h, les quelques jurys déjà arrivés s’installent dans la salle et à 9h30, Philippe Bardet, vice-présent d’Inter Beaujolais, a introduit la journée avec un discours. « 2022, c’est un millésime combattif et solaire. Il a fallu s’adapter à cette année lumineuse et ensoleillée qui ne nous a pas facilité la tâche dans les vignes. Rappelez-vous le mois de juillet le plus sec depuis 1964, le deuxième mois d’août le plus chaud depuis 1959 et un record de température enregistré le 4 août avec 43,5°C à Chazay d’Azergues. » Il partage ses souvenirs du concours des deux bouteilles, « où tout le monde a à cœur d’emmener ses coups de cœur ».

Un trophée des lieux-dits depuis deux ans 

Depuis deux ans, une petite nouveauté a fait son apparition au concours. « Les vignerons qui déclarent le lieu-dit au moment de la récolte peuvent participer à ce trophée. On a une quinzaine d’échantillons et c’est la meilleure note qui remporte le trophée. Ça permet une mise en lumière des lieux-dits », explique Victor Gomez. Une démarche appliquée aux crus du Beaujolais pour caractériser les terroirs et accéder, plus tard, à une notion de premier cru. « Ce trophée est là pour mieux connaître nos lieux-dits et inciter les gens à cuver et mettre en bouteille sur place », exprime Philippe Bardet.

En plus de ce trophée, le vice-président d’Inter Beaujolais en a profité pour faire une remarque particulière, « je voudrais mentionner la future, nous l’espérons, dénomination géographique complémentaire des Pierres dorées qui va faire son chemin dans les semaines à venir ». Une treizième appellation viticole spécifique est donc sur les rails.

Les jeunes du lycée Bel Air s’initient

Si certaines tables sont très studieuses et ne laissent pas grande place aux échanges, d’autres commentent leurs ressentis après dégustation. Parmi l’équipe organisatrice, certains élèves du lycée Bel-Air ont été plongés dans les coulisses de l’événement. « C’est la première fois que je participe à l’organisation d’un concours et c’est intéressant de voir le déroulé. On avait fait plusieurs réunions où l’équipe d’Armonia était venue donc c’est la concrétisation de ce travail », partage Clémentine Fauconnet. Bourguignonne d’origine, elle est en deuxième année de BTS technico-commercial.

« J’ai trouvé que c’était une dégustation avec beaucoup de bienveillance »

Peu avant 11 h, les premiers dégustateurs qui ont terminé se lèvent et la résonnance des bavardages se fait entendre dans la salle. Dans le caveau, un buffet est proposé pour clore le concours. Hervé Hacquemand, qui participe pour la première fois à ce concours est un amateur éclairé. « On a eu des juliénas et fleurie avec deux très belles bouteilles. J’ai trouvé que c’était une dégustation avec beaucoup de bienveillance et j’ai eu la chance d’être dans le jury de Philippe Bardet, avec qui on a eu des échanges post-dégustation très riches », confie celui pour qui le vin appartient aux plaisirs privés. Un peu plus loin, c’est Jocelyne Heuguet qui vient de finir la dégustation. Originaire d’Alès, elle est venue avec un ami en camping-car pour l’occasion. « On fait la tournée des concours, je suis une vraie amatrice de Beaujolais mais j’ai trouvé que quelques échantillons n’étaient pas assez puissants. » Presque 11h30 et le caveau ne désemplit pas. « On a eu des beaujolais 2022 qui ont été plutôt représentatifs du millésime, ils étaient charnus. J’étais contente car nous étions deux œnologues femmes à la table et c’est assez rare. Avec 18 bouteilles dégustées, je pense que la moyenne est plus que convenable pour le millésime », partage Manon Puma, œnologue au Bois d’Oingt.

Charlotte Favarel