Beaujolais nouveaux
Un marché qui s’assainit

Charlotte Favarel
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Deux semaines après la sortie des primeurs, qu’en est-il de sa vente et de sa consommation cette année ? Quelques éclairages de caves coopératives et de l’interprofession.

Un marché qui s’assainit
« Les portes ouvertes se sont très bien passées, on a progressé presque de 20 % sur le week-end des primeurs », observait Sylvain Flache, directeur de Vignerons des Pierres Dorées.

Même s’il est un peu tôt pour avoir toutes les données chiffrées de la vente des primeurs, une tendance se dessine. « C’est surtout avec le Japon qu’on a perdu des marchés, mais il y a une bonne dynamique avec la vente directe », s’enthousiasme Daniel Bulliat, président d’Inter Beaujolais. Même s’il suppose une baisse globale de production de 10 000 hl, « le marché était tendu mais c’est plutôt une bonne année après l’hétérogénéité de la récolte », ajoute-t-il.

Un manque de volume

Si les épisodes de grêle et la sécheresse ont donné du fil à retorde dans les vignes, c’est surtout sur les volumes de primeurs que ça s’est ressenti. « En théorie, les primeurs prennent 42 % du volume total mais comme cette année on a fait que deux tiers d’une récolte normale et que malgré tout il y avait de la demande, ça représente facilement 50 à 60 % de notre production. C’est lié au fait qu’on n’a pas pu faire une récolte normale que la proportion est plus élevée », expliquait Sylvain Flache, président de Vignerons des Pierres dorées. Mise à part la quantité, le président est assez content de cette campagne des primeurs, « on aurait pu vendre plus mais on a souhaité garder du volume pour faire des vins de garde », expliquait-il.

À la cave coopérative Agamy, le problème est similaire. « On a eu des impacts Covid, mais qui sont lissés à présent. Pour nous cette année, le principal problème a été le manque de volume du fait de la récolte très belle, mais faible. Ce manque de volume est dû au climat aride de cet été et à quelques épisodes de grêle localisés… Il a fallu faire des choix vis-à-vis des demandes des clients. Au niveau des vente on a fait ce qu’on souhaitait mais on aurait aimé avoir plus de volumes pour satisfaire un plus grand nombre », regrettait Chloé Metelli, responsable marketing et communication de la cave.

Une belle année néanmoins

Même si les volumes n’étaient pas au rendez-vous, le millésime marque une certaine stabilité. « On a continué à valoriser nos vins, c’est plus important que les volumes. L’offre et la demande sont bien équilibrées, on a un marché sain. Avec un millésime de qualité, on ne peut qu’être sereins. On a du temps pour le vendre, il fera un excellent vin de garde, les vignerons peuvent avoir confiance en leurs produits », se réjouissait Daniel Bulliat. En plus de cette qualité, le marché s’assainit, « on n’est pas en surproduction, on a de bons retours des clients et des médias et on trouve un bon équilibre », analysait le président de l’interprofession. Du côté des Pierres dorées, les portes ouvertes du jeudi 17 novembre au dimanche 20 novembre ont bien marché. « Cette année, on a une belle progression, les portes ouvertes se sont très bien passées, on a progressé presque de 20 % sur le week-end portes ouvertes. On est assez contents. À part la quantité, on retrouve des prix rémunérateurs petit à petit donc c’est aussi un point positif », observait Sylvain Flache.

Une mobilisation retrouvée

Si les ventes affichent de belles progressions, l’affluence aussi. « On a fait des portes ouvertes tout le week-end des primeurs et on a retrouvé une très belle mobilisation. Aussi bien en interne qu’en externe. Il y avait beaucoup de visiteurs, on en avait perdu depuis la campagne 2020 donc on est très contents. On propose des ateliers, les gens étaient très demandeurs de découvrir le parcours du raisin. C’était un beau succès », considère Chloé Metelli. Et même impression du côté de Vignerons des Pierres dorées. Avec trois sites dont deux de vinification à Saint Vérand et Saint-Laurent-d’Oingt, et un magasin à Oingt, la cave coopérative des Pierres dorées est satisfaite. « Selon les années, on fait de la restauration sur l’un des sites pendant la période des primeurs, cette année c’était à Saint-Laurent-d’Oingt et ça a très bien marché », se félicite Sylvain Flache.

Charlotte Favarel

Quelle année pour la vente des beaujolais nouveaux ? Éclairage de Sylvain Flache, président des Vignerons des Pierres Dorées.