Paragrêle 69
S’étendre et se renforcer

Charlotte Favarel
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Pour son assemblée générale, l’association Paragrêle 69 s’est réunie mardi 15 novembre. Communication, équilibre financier, bilan technique et plan d’action étaient à l’ordre du jour.

S’étendre et se renforcer
Paragrêle 69 mise sur la communication auprès de différents publics (assurances et entreprises) pour rééquilibrer ses financements, un objectif majeur pour l’année 2023.

Depuis quatre ans maintenant, l’association Paragrêle 69 se déploie sur le territoire rhodanien pour prévenir la grêle et ses conséquences, grâce au déploiement d’un dispositif de détection et de lutte active. Trois ans après sa création, qu’en est-il ? L’assemblée générale 2022 s’est tenue mardi 15 novembre.

L’équilibre financier à trouver

« Il est important de se regrouper pour les cotisations », lançait Vincent Pestre, président de Paragrêle 69. Avec une augmentation du nombre de produits d’exploitations, les cotisations n’ont pas suivi le mouvement et stagnent. Et le commissaire aux comptes le rappelle, « sur le modèle économique, on voit que 75 % des financement proviennent de subventions publiques, c’est donc une activité très dépendante. Il y a une liquidité plus accrue et un équilibre à trouver entre des financements publics et celui des adhérents ». Une amélioration pour la dépréciation des stocks entre en jeu : « la situation s’améliore avec les torches, dont la date de péremption est passée à deux ans », annonçait Christophe Gratadour, responsable d’équipe maraîchage et arboriculture à la chambre d’agriculture et en charge de la coordination et l’animation de l’association. Une aubaine quand on sait que 25 % des stocks sont dépréciés.

Communiquer pour évoluer

Les personnes présentes à l’assemblée générale ont discuté des manières de communiquer. Bruno Grange, président du groupement de défense sanitaire (GDS), a soulevé la question : « il faudrait davantage communiquer pour qu’il y ait plus d’adhérents, je pense que les particuliers pourraient être intéressés et les éleveurs aussi. » Une idée qui a donné suite à une discussion pour organiser une plus large communication aussi bien dans le milieu agricole que hors de celui-ci. Si certaines filières sont plus avancées en termes de financement de ces dispositifs paragrêle, d’autres doivent s’unir. « Il y a de la communication et on insiste sur le côté prévention et diminution du risque plus que sur l’efficacité. Si on arrive à faire fonctionner prévention, protection et assurance, il y aura des résultats », répondait Vincent Pestre. Avant d’ajouter : « on est favorable à ouvrir la communication à l’ensemble de la population qui est en mesure de comprendre. Depuis quatre ans, l’ensemble des tireurs restent motivés et grâce à eux, ça fonctionne. »

De l’action pour 2023

Si le bilan est assez positif, l’association ne perd pas de vue ses objectifs. Pour 2023, Paragrêle 69 compte bien diversifier ses rentrées d’argent. En sollicitant les structures collectives et les organisations professionnelles, l’année prochaine pourrait être celle de l’appui et la solidarité. « On a contacté la chambre d’agriculture de la Loire et ça commence à bouger, ils étaient intéressés », rapportait Vincent Pestre. Avec une sollicitation des entreprises et assureurs, l’association compte étendre son réseau de partenaires. Deux nouveaux radars seront également mis en place dans la communauté de communes Beaujolais Pierres dorées et de l’Est lyonnais courant 2023. « L’objectif est de rééquilibrer les financements avec un tiers des collectivités, un autre des assureurs et un dernier des entreprises. Le succès de maillage agricole doit devenir territorial », concluait le président.

Charlotte Favarel

Depuis trois ans, l’association travaille avec un météorologue, Romain Weber, qui participe à la formation des tireurs. « C’est un appui précieux, il nous met en alerte la veille ou en début de journée quand les orages arrivent, il est en capacité de nous dire le risque », observait Philippe Poilane, référent secteur coteaux du Lyonnais. Mais même avec cet appui, les orages super-cellulaires sont imprévisibles. « Ce sont les orages les plus violents sur Terre. Il y a trois ans, on n’en voyait pas, il faut savoir comment réagir face à ce phénomène et une réflexion est en cours avec deux pistes principales », introduisait Christophe Gratadour.

Si les pics de fortes chaleurs créent les orages super-cellulaires, comment le système paragrêle peut-il être amélioré ? « On peut se poser la question dans un premier temps d’envoyer plus de matière active dans le nuage. Et dans un second temps, réfléchir à envoyer plus de ballons et plus tôt dans sa formation », détaillait Philippe Poilane. Le plus souvent, les orages super-cellulaires naissent en Haute-Loire, la question se pose alors d’envoyer plus de matière active au plus proche de la naissance de la supercellule.

C.F.

Une année grêligène

Pour l’année en cours, deux gros orages de grêle sont survenus en juin et en août. « C’est une année historiquement grêligène il y a eu beaucoup d’alertes avec deux épisodes majeurs mais aussi beaucoup d’orages sans grêle », rapportait Christophe Gratadour. Au niveau technique, plus de tirs ont été enregistrés que l’année dernière, « avec une très grosse hétérogénéité entre les territoires ». Pour 2022, ce ne sont pas moins de 314 tirs qui ont été effectués, avec une majorité pour le secteur Coteau sud (109 tirs), suivi du secteur Sud/Est (95 tirs).

C.F.