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« Il faut s’adapter à la ruralité »

Simon Alves
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Tous les quinze jours, un(e) vice-président(e) à l’agriculture et à l’alimentation d’intercommunalité nous présente la politique agricole de son territoire. Ce jeudi, rencontre avec Michel Thien, vice-président en charge de l’agriculture pour l’agglomération Villefranche Beaujolais.

« Il faut s’adapter à la ruralité »

Pouvez-vous vous présenter ? 

« Je suis Michel Thien, vice-président de l'agglomération de Villefranche à l'agriculture et à l'alimentation. Pa­rallèlement, je suis maire de Limas et aussi vice-président délégué du conseil départemental. »

Quels sont vos liens avec l'agricul­ture ? 

« Mon fils est viticulteur et d'une manière générale, je me suis toujours intéressé à ce domaine. Je suis sur un territoire de viticulture et au Département, je me suis beaucoup impliqué dans la défense de cette culture à travers le premier plan d'arrachage de vignes. Quand on en fait le bilan, il a permis à des viticulteurs de partir à la retraite dans une période très compliquée. »

À quoi ressemble l'agriculture sur votre territoire ? 

« Nous avons essentiellement de la viti­culture. On trouve aussi un peu d'élevage et pas mal de maraîchage en bord de Saône. »

Comment se décline votre politique agricole ? 

« On travaille déjà sur le plan alimentaire territorial. C'est notre premier chantier en partenariat avec le Département et la chambre d'agriculture. Sur ce PAT, on travaille aussi avec nos deux aggloméra­tions voisines que sont la communauté de communes Saône Beaujolais et celle des Pierre dorées. Nous avons régulière­ment des réunions ensemble pour voir ce qu'on pourrait mettre en commun. Notre objectif est de développer les circuits courts. On essaye aussi d'aller voir en dehors de notre agglomération et plus loin pour visiter les sites où il y a des légumeries et de la transformation, afin de pouvoir répondre à la demande de la restauration collective et des restau­rants scolaires. Cela nous permettrait de fournir des légumes prêts à l'emploi, ce que nous n'avons pas actuellement. On va travailler également sur les Penap. Notre but est de préserver les espaces agricoles périurbains. Si on veut une agriculture de proximité, il ne faut pas qu'il y ait de spéculation sur ces ter­rains-là. L'agglomération est porteuse du projet avec le Département qui en est le pilote. »

Quels sont les enjeux agricoles du territoire ? 

« Il faut que les terrains agricoles le restent et qu'on facilite la reprise de ces terres agricoles. Au niveau viticole, c'est extrêmement compliqué. Il y a beaucoup de divisions, avec des terrains qui ont des vignes à vendre mais pas de cuvage ou de logement. C'est un vrai enjeu que de pouvoir accueillir les repreneurs. On travaille avec la chambre d'agriculture à ce sujet. »

Quelle place allez-vous offrir à l'agri­culture à l'avenir ? 

« On n'avait pas grand-chose jusqu'à présent, mais nous participons au plan beaujolais. On a toujours abondé les plans d'aide, mais nous n'avions pas de politique affirmée. Aujourd'hui, on a des obligations et il faut vraiment que ce soient des objectifs prioritaires. Notre agglomération était très urbaine et de­puis peu, nous nous sommes retrouvés avec des communes beaucoup plus ru­rales. Il a fallu s'adapter à ces nouveaux espaces. »