« Restons mobilisés »
Vincent Bochard, président du groupement de défense sanitaire fait le point sur la vaccination et l’avancée de l’enquête épidémiologique.

Comment se passe la vaccination ?
« La vaccination a démarré massivement le 25 septembre. Je tiens à souligner le professionnalisme et l'énergie déployés par tous les agriculteurs et toutes les personnes autour, notamment la profession vétérinaire, pour que cette vaccination se déroule au mieux, au plus vite, au plus efficace.
L'objectif clair de la vaccination est en premier lieu de protéger les troupeaux. Ce lundi 6 octobre, on arrive à un taux de vaccination au-delà de 75 %. Je tiens déjà à remercier les éleveurs pour le travail accompli et souligner tout ce qui a été fait pour l'organisation : mise à disposition de matériels de contention par les collectifs agricoles, les concessionnaires, les Cuma, les marchands de matériel, sans oublier le travail collectif des groupes d'éleveurs, du syndicalisme pour coordonner la lutte sur le terrain avec les cabinets vétérinaires. Il est essentiel de ne pas baisser les bras et d’atteindre un taux de vaccination proche des 100 %.
Il nous faut aussi regarder un peu plus loin et se tourner vers l'avenir : un taux de vaccination élevé est l’une des conditions pour pouvoir lever les contraintes réglementaires sur la zone. L’autre condition est qu'il n'y ait pas eu de cas depuis 45 jours.
Parmi les contraintes justement, le règlement européen bloque les exportations des animaux pendant quatorze mois. La profession s’est déjà fortement mobilisée pour demander des dérogations, notamment sur les pays importateurs tels que l'Italie et l'Espagne, afin de pouvoir faire sortir des fermes les animaux vaccinés (ex. : veaux laitiers, broutards). »
Que pouvez-vous nous dire sur l’enquête épidémiologique ?
« Après la stupéfaction de l’annonce d’un foyer dans le Rhône, on souhaite à tout prix avoir une réponse. Il s’agit de donner du crédit à tout le travail et à la gestion du plan de crise réalisés en Haute-Savoie. Les structures professionnelles se sont tournées vers les services de l'État. L'enquête épidémiologique est en cours, elle est assurée par la DDPP. Pour l’instant, on sait que la maladie est arrivée chez nous à la suite du transport d’un animal. Des pistes très sérieuses sont étudiées, reste à trouver les preuves. Quant aux rumeurs qui circulent autour de Saint Laurent, ne jugeons pas avant d’avoir les faits établis.
J’adresse un message d’apaisement à tous. Sachons capitaliser et regardons ce qui a été fait depuis l’apparition de la maladie. Tous les organismes professionnels sont aux côtés des éleveurs et s’attachent à leur rendre le travail un peu plus acceptable, au regard de toutes les contraintes. »
Les organisations professionnelles, dont le GDS accompagnent les éleveurs…
« Notre rôle est en effet d’accompagner les éleveurs dans le suivi sanitaire (vaccination, édition des documents, suivi du taux de vaccination…) et de rendre acceptable le travail sur les fermes de la ZR en obtenant des dérogations.
Nos équipes restent très fortement investies et l’on travaille en totale concertation avec la chambre d'agriculture. C'est toute la profession qui avance ensemble. Restons mobilisés pour que cette vaccination arrive au bout et respectons les règles de biosécurité (non-déplacement des animaux). »
Propos recueillis par Emmanuelle Perrussel
Dérogation en zones vulnérables
Dans le contexte de DNC, une dérogation temporaire à l'interdiction d'épandage en zone réglementée a été accordée pour les parcelles situées en zones vulnérables.
La demande de dérogation pour prolonger le délai d’épandage des lisiers/purins, fixé actuellement au 30 septembre, a été acceptée. Les élevages de la zone réglementée sit ués en zones vulnérables dans le Rhône et la Loire peuvent déroger temporairement au calendrier d'épandage des lisiers, purins et digestats de méthanisation liquide/fumiers de volaille. Cette dérogation porte sur les parcelles situées en zones vulnérables qui seront semées en 2025 avec une céréale d’hiver telle que blé, orge, triticale. Elle est valable jusqu'au 31 octobre pour les exploitants qui se manifestent auprès de la DDT.
Pour les élevages bovins, la gestion des lisiers et fumiers est en effet soumise à des mesures strictes :
1. Gestion par traitement en usine agréée de compostage ou de méthanisation appliquant les standard UE (pasteurisation/hygiénisation 70°C/1 heure).
2. Gestion des lisiers liquides :
épandre en priorité sur les terres arables, avec labour immédiat assurant un enfouissement à au moins 25 cm (accès aux animaux interdit pendant au moins 42 jours) ;
si aucune terre arable n’est disponible en ZR, possibilité d’éliminer les lisiers liquides sur des prairies permanentes (et prairies temporaires non labourées) avec chaulage immédiatement après (accès aux animaux interdit pendant au moins 42 jours) ;
enregistrement des épandages obligatoires (date, quantités, surfaces, n° parcelle, matériel utilisé).
3. Gestion des fumiers/composts :
stockage sur site à l’écart des animaux ;
application d’un insecticide larvicide ;
et assainissement naturel par stockage en élevage : assainissement naturel par mise en tas pendant au moins 42 jours (aspergé de désinfectant et laissé exposé à sa propre chaleur, au repos pendant une période d’au moins 42 jours, durant laquelle le tas doit être couvert ou retourné pour faire en sorte que toutes les couches soient soumises à la chaleur).
Enregistrements des opérations de mise en tas et de désinfection. Enregistrement obligatoire des épandages comme pour les lisiers.
Les fumiers produits et stockés au champ jusqu’à la mi-août peuvent être épandus sans contrainte particulière. Veiller au nettoyage, à la désinfection systématique et à l’enregistrement des matériels utilisés.
Informations : Éric Farré : 06 75 09 23 99, Chrystel Baudinet : 07 86 07 93 75 ou Yann Fillatre : 06 89 58 86 78.